Les banquiers face à l’intérêt négatif du projet NExT

Il y a quelques semaines, Claude posait cette question en commentaire : que disent les banquiers de cette proposition d’intérêt négatif !!?? Voici une réponse.

Les banquiers peuvent-ils voir l’intérêt négatif d’un mauvais œil ?

La réponse à cette question est complexe. En principe, à terme, les banquiers ne devraient pas pâtir de l’application d’un intérêt négatif sur les comptes créditeurs de leurs clients.

Car la fonction de banquier ne peut pas disparaître. Nous aurons toujours besoin de banquiers pour gérer nos comptes financiers et notre épargne. Ils ne sont donc pas menacés d’extinction. Par contre, ils devront gagner de l’argent pour vivre, comme tout le monde, et il faudra bien qu’ils facturent leurs services à leurs clients. Il leur faudra donc probablement changer de mode de rémunération, car ils ne pourront pas continuer à se rémunérer en prélevant un intérêt sur les sommes prêtées comme c’est le cas aujourd’hui. Ils devront trouver une autre clé de rémunération. Peut-être à la transaction, où en fonction des montants échangés, ou encore sous forme d’abonnements, voire un mixte des trois, ou encore autre chose.

Maintenant, on sait bien que les gens n’aiment pas changer d’habitude. Et cela s’applique aussi aux banquiers. Ils auront probablement des réticences à “passer à l’intérêt négatif”, et auront probablement tendance à faire de la résistance. Sans compter que nous proposons de réaliser ce passage à l’intérêt négatif via une coopérative d’échanges, au moins au début. Celle-ci apparaîtra donc comme un établissement concurrent aux banques. Cet aspect-là gênera probablement plus les banquiers, surtout que la loi leur octroie le monopole bancaire. Il faut bien insister sur le fait que nous ne cherchons pas à créer de la concurrence aux banques. Si une banque avait voulu prendre en charge ce projet, nous les aurions laisser faire. Nous avons aussi tenté de créer des partenariats avec des banques privées ou coopératives, sans résultat. Elles sont bien trop loin de notre vision de la monnaie, et d’avoir l’esprit de ce projet. D’ailleurs, si le projet se développe, nous n’hésiterions pas à sous-traiter la gestion de compte à des banques, à partir du moment où elles respecteraient nos règles de fonctionnement.

Cependant, nous ne pouvons pas faire l’hypothèse que les banques vont voir notre projet d’un bon œil… C’est pour cette raison que nous avons conçu ce projet pour qu’il ne puisse pas être accusé de violer le monopole bancaire. Nos comptes de compensation ne sont juridiquement pas de la “monnaie”, bien qu’ensembles ils fonctionnent comme un système monétaire.

Par contre, il est certain que les économistes s’y opposeront

Les banquiers ne verrons pas d’un bon oeil notre projet, mais les économistes le verront d’un très mauvais œil. Les banquiers par intérêt (en tout cas ce qu’ils croient être leur intérêt), les économistes par idéologie.