Comme nous l’avons vu, la coopérative d’échange doit avoir 1 million de coopérateurs pour démarrer, et chacun d’eux devra avoir souscrit une part de 10Euros, pour constituer un capital de 10 millions d’Euros au démarrage. Pourquoi est-ce nécessaire ?
Constituer un capital de 10 millions d’Euros
Bien que ce projet soit d’essence éminemment politique, il ne peut se développer que sous la forme d’une entreprise, pour plusieurs raisons.
Smain Laacher, un sociologue ayant suivi le développement des Systèmes d’Echange Locaux en France dans les années 90 disait : “les sociétés humaines sont extraordinairement stables”. Cela explique probablement pourquoi les politiques ne peuvent pas être innovants. Car une innovation politique ne peut pas susciter l’adhésion d’une majorité autour d’elle. Au contraire elle a toutes les chances de créer une défiance de la majorité. Seule une minorité peut y adhérer. S’agissant de changer le système monétaire et financier, et par conséquent la manière de vivre l’argent, il n’est donc pas possible de convaincre des politiques de voter des lois permettant de changer les choses. Ils ne peuvent pas soutenir ce projet, car il n’auront jamais la majorité.
Au contraire l’innovation ne se développe que grâce à des “pionniers”. Ils “testent” l’innovation pour les autres, et si elle apporte un avantage, alors elle se développe car les autres se laissent convaincre.
Politique ou non, l’innovation ne peut donc se développer que par la création d’une société “marchande” qui apporte un avantage aux “pionniers” expérimentateurs de l’innovation. Or changer le système monétaire et financier pour qu’il bénéficie de manière équitable au plus grand nombre constitue une innovation majeure. Elle ne peut donc se développer que par l’intermédiaire d’une “start-up” proposant un produit monétaire et financier innovant, et se développement classiquement sur le marché. Si cette société apporte un avantage à ses utilisateurs, c’est-à-dire ses “clients”, elle se développera en diffusant son innovation, sinon elle disparaîtra. C’est la dure loi de la jungle des start-up. Politique ou non.
Une start-up coopérative de 10 million d’euros
Et là, il n’y pas de secret : il faut suivre le manuel du parfait innovateur. Il faut commencer par créer une société, et la doter d’une stratégie de développement et bien sûr constituer un capital lui permettant de financer le démarrage et de se développer.
Dans notre cas, nous avons choisi de créer une société coopérative, et non “individuelle”, de telle manière que tous les utilisateurs “clients”, soient à la fois co-responsables, et co-bénéficiaires de son développement.
Concernant le capital de départ, il n’a pas changé depuis la fin des années 90. L’article de j’ai publié dans Le Monde, le 29 septembre 1998 dans la rubrique “les enjeux” s’intitulait “50 millions de Francs pour changer le monde”. Cela correspond à environ 10 millions d’Euros aujourd’hui.
Ce besoin de financement est d’un niveau classique pour une société innovante. Ce n’est ni démesuré si notoirement insuffisant. Ce montant doit permettre le financement d’une plate-forme internet (quelques millions d’euros), des coûts administratifs (bureau, matériel de bureau, honoraires juridiques), ses coût marketing et commerciaux, et la constitution d’un fond de garantie, permettant d’assurer les premiers échanges, le temps que l’assurance économique puisse prendre le relais.
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